Le déni face à la submersion migratoire

Après le déni du réel et la culture de l’excuse (notre article), le déni face au Jihad (notre article), troisième volet consacré au déni. C’est une question passionnante, en science sociale comme dans la vie politique : face à une réalité qu’une personne ne peut pas accepter sans quoi cela fragiliserait tout son espace mental et son système de pensée, par quels stratagèmes et contorsions peut-elle nier ce qu’elle a devant les yeux. Comment en est-on arrivé là ?

Les promoteurs de SOS Racisme ont traduit dans leurs slogans réducteurs la parole dominante et obligatoire de l’élite française de l’époque. Depuis un certain temps déjà, hommes politiques, journalistes et intellectuels s’efforçaient de réduire les difficultés de la cohabitation multiraciale à une série de malentendus, comme ils réduisent aujourd’hui les incessantes attaques au couteau à une série de faits divers pour nier que le phénomène est devenu fait de société. L’oligarchie réfutait les « fantasmes calomnieux » sur l’étranger parasite et délinquant, mais ne s’aventurait guère au-delà. Face aux premiers symptômes, elle s’empressa de noyer le poisson dans une décoction de bons sentiments, d’affirmations péremptoires et autres produits masquants. Mais le phénomène et son révélateur refusant de se laisser réduire, il fallut compléter progressivement cette réponse par trop sommaire des premiers temps.

C’est ainsi qu’au long des années 1980 se bricola un discours moralisateur naviguant entre l’irréalisme et l’imposture et qui, au total, a bien écorné le crédit de la classe dissertante et dirigeante. Car les faits ne se laissent pas maltraiter de la sorte, ils prennent l’escalier pendant que le mensonge prend l’ascenseur selon la formule bien connue, ils résistent à toutes les tentatives de dissimulation ou de dissolution et, lorsqu’ils resurgissent, irréductibles, il faut alors aux manipulateurs précipitamment modifier et le discours et l’action pour reconnaître aux faits la place dont ils se sont subrepticement emparés. Ainsi passe-t-on dans le discours de l’oligarchie, en moins de dix ans à l’époque, de la dénonciation à la reconnaissance des « seuils de tolérance », de la France « Terre d’accueil » à la France « qui ne peut accueillir toute la misère du monde », des immigrés « pas de problèmes » aux immigrés « ça suffit ». Mais ces adaptations du discours ne sont que des mots, comme toujours, pour tromper l’électeur sans jamais rien faire de ce qui serait nécessaire pour mettre un terme au délire.

Au départ, dans les années 1970, il ne s’agit encore probablement que d’un aveuglement collectif. Les sociétés faites de moutons incapables d’anticiper et de comprendre ce qui risque de poser problème pour s’en prémunir quand il est encore temps, n’ont pas la réputation de se précipiter au-devant des crises, elles préfèrent les attendre sans bouger, jusqu’à ce qu’il soit trop tard, c’est la citation de Louis-Ferdinand Céline « Pour que dans le cerveau d’un couillon la pensée fasse un tour, il faut qu’il lui arrive beaucoup de choses, et des bien cruelles ». Au début des années 1980, lorsqu’il n’est plus possible d’ignorer la crise à venir en matière migratoire et de choc des civilisations, le courant réaliste est déjà là, il se nomme Front national. Ainsi, la situation se trouve bloquée pour le Système à l’instant même où elle se révèle. Si la gouvernance admet que l’immigration pose un problème, cela va « faire le jeu du FN » selon la formule bien connue. Il faut donc nier purement et simplement le réel. Le plus sûr moyen de ne pas commettre d’erreur judiciaire, c’est encore de ne pas enquêter, aurait dit La Palice. Ce déni depuis n’a jamais cessé. Mais la négation du problème ne pouvait qu’exaspérer ceux qui ce n’est pas un « sentiment » mais le subissent au quotidien. S’il est une chose que l’homme ne supporte pas, c’est que l’on mette en doute ses plaintes. Le malade pardonne à son médecin de ne pas savoir le guérir, mais il ne saurait tolérer de s’entendre dire « Vous n’avez aucun mal, vous êtes un simulateur ». C’est pourtant exactement ce qu’a fait l’oligarchie politico-médiatique en rejetant l’ensemble des doléances et récriminations forcément « racistes » des Français confrontés à la cohabitation multiraciale.

Tout observateur de l’orientation donnée à la France et du comportement de sa classe politique en est conscient, la France est menée de longue date par une oligarchie mondialiste qui a une définition dévoyée de la nationalité, strictement administrative et juridique, qui ne tient pas compte du réel. Normalement, entre la nationalité juridique et la nationalité identitaire, existentielle, culturelle d’un peuple, il y a un lien inévitable, une concordance historique. Une nationalité juridique s’ancre dans un peuple historique. Et obtenir la nationalité juridique, lorsque l’on n’appartient pas à ce peuple, c’est la preuve que l’on s’est acculturé, que l’on s’est assimilé au peuple historique d’un territoire. Or, pour cette oligarchie, la nationalité n’a rien à voir avec le substrat identitaire préexistant ou avec la nécessité d’assimilation, c’est quelque chose de strictement juridique. Ce qui est évidemment une vue et un parti pris totalement malhonnêtes. De là nombre d’importants problèmes dans lesquels se débat le pays.

Ce que cette oligarchie refuse de voir, c’est comment à donner sans cesse la nationalité administrative, juridique, sans l’accompagner d’un processus d’assimilation, la proportion des gens qui sont français « de papiers » mais qui ne sont pas de culture française, qui n’ont pas rejoint l’identité française, comment ce processus s’est accéléré depuis les années 1980 pour en venir aujourd’hui à un grand écart en incessante expansion entre ce que veut dire être Français en papiers et être Français sur le plan culturel. A l’entendre, cette oligarchie, le nombre des étrangers est aujourd’hui à peine supérieur que dans les années 1930. On connaît la malhonnêteté intellectuelle du procédé. Des millions d’Africains et de Maghrébins ont acquis cette nationalité administrative, juridique, et dès lors ils ne sont plus considérés faire partie du contingent étranger, même s’ils n’ont rien adopté de l’identité culturelle, du mode de vie français. Cette oligarchie se réfugie dans la fiction juridique pour deux raisons ; ne pas voir que quand un pays change de population il change tout simplement d’identité, il détruit son identité originelle ; et parce que cela sert tout simplement les convictions idéologiques de cette oligarchie, celles de la société maçonnique multiraciale. 

Comment fonctionne la dynamique de submersion migratoire et du communautarisme ? Une immigration est en place, et vous en recevez au-delà de vos capacités d’assimilation ou d’intégration. Dès lors, des communautarismes s’installent, et les nouveaux immigrés qui arrivent ne s’assimilent plus (en tout cas pour nombre d’entre eux) à la nation d’accueil, mais s’intègrent à ces communautarismes installés, créant un débordement démographique. Plus la différence culturelle, civilisationnelle, est marquée entre la population d’origine et la population accueillie, plus l’assimilation sera compliquée. Les Asiatiques font exception à cela. Depuis que l’anthropologie et l’ethnologie existent, « il est établi que des populations différentes mises en contact sur des territoire contigus ou qui se chevauchent, génèrent des réactions d’agressivité. Les ‘’primitifs’’ savent cela très bien… » écrivait l’anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Le Figaro-Magazine du 27 mai 1989. Le mécanisme a été décrit cent fois, mille fois, et il est connu de toute éternité : Qui se ressemble s’assemble. Et il en va de l’assimilation d’une immigration comme de la confection à la main d’une mayonnaise, le filet d’huile doit être versé en très petite quantité pendant que l’on ne cesse de tourner, sans quoi ça tourne. Ces communautarismes massifs à terme réclament une forme de souveraineté implicite sur certaines parties du territoire. Mais cette classe politique, autiste pour ne pas reconnaître sa culpabilité dans la politique appliquée depuis cinquante ans, est dans une logique de négation.

Cela étant, quand l’oligarchie se trouve contrainte de ne plus pouvoir nier les arrivées massives, elle adopte au gré des moments plusieurs discours. Elle vient nous dire que le phénomène a toujours eu lieu, « depuis la nuit des temps », oubliant au passage de façon évidemment volontaire et malhonnête que les immigrations passées n’avaient rien à voir en nombre et en différences culturelles incompatibles par rapport à la submersion actuelle. Il n’y a donc pas matière à s’inquiéter mes amis, et l’identité française n’est faite que d’un seul élément, une tradition d’ouverture à l’immigration. Ou encore l’oligarchie vient nous dire que cette immigration est irréversible et qu’il est impossible de faire machine arrière. Ou bien encore que cette immigration est absolument essentielle pour compenser le déficit de natalité des Français et des Européens, pour notre économie qui sans cela s’effondrerait, pour fonctionner dans nos restos et dans les entreprises de nettoyage, pour « payer nos retraites », etc. on connaît le bobard. Il faut bien satisfaire les besoins des bourgeois qui attendent leur livraison Uber Eats.

Et pour cela, le Pacte européen sur l’asile et les migrations vient d’être adopté. Ses partisans le présentent bien sûr comme une grande avancée pour réguler et contrôler cette immigration au sein de l’Union européenne. Nous sommes là dans le moment de l’aveu à demi : il n’y a pas de problème d’immigration MAIS on fait un pacte au niveau européen pour s’assurer de régler le problème. De qui se moque-t-on ? Pourquoi veulent-ils régler un problème qui n’existe pas ? C’est une reconnaissance première, les peuples disent être submergés, il faut au moins leur donner l’impression qu’ils sont entendus, avec un « outil de maîtrise ». Mais il faut être davantage attentif au vocabulaire de l’oligarchie européiste : le pacte sur l’immigration va permettre « d’organiser et d’encadrer » l’immigration massive, absolument pas de la diminuer ou de la stopper. L’oligarchie européiste et la nomenklatura bruxelloise veulent cette immigration massive, et ce pacte va permettre de la favoriser. C’est donc une machine à transformer l’immigration irrégulière en régulière, les illégaux en légaux. Selon nos immigrationnistes, les Français n’auraient pas de problème avec l’immigration massive, mais avec le fait qu’elle soit mal encadrée. La bonne blague !

Au cœur de ce Pacte se trouve l’absolutisation du droit d’asile. Ce dernier est d’une importance suprême. Tout le reste doit lui être inféodé. Il devient le droit fondateur de l’identité européenne. Pour les dirigeants de l’Union européenne, cette dernière c’est la forme procédurale, l’État de droit, la conception de l’économie de marché régulée, c’est une nomenklatura, une oligarchie, c’est le refus de la souveraineté des peuples, c’est la programmation d’une transformation de leur identité et de la composition démographique.

Avec le rejet par le conseil constitutionnel de la tenue d’un référendum sur l’immigration, on flirte avec la crise de régime. Tout nous y conduit par ailleurs, mais ce déni de démocratie par neuf valets redevables pour leurs fauteuils, aggrave la situation. Il ne faut pas oublier que l’immigration massive n’a jamais été désirée par les Français, elle leur a été imposée par une poignée de dirigeants félons et ils l’ont subie. Si l’on reprend des statistiques datant d’une quarantaine d’années, on observe qu’en 1986, 78 % des Maghrébins établis en France n’ont aucune envie d’acquérir la nationalité française ; ils sont dans l’état d’esprit de retourner un jour au pays. Selon une enquête SOFRES en avril 1988 pour La Tribune de l’expansion, quand on demande aux Français s’ils souhaitent que, dans l’avenir, on favorise l’intégration des immigrés, communistes et socialistes répondent oui à 55 et 58 %, tandis que RPR et UDF n’approuvent qu’à 32 et 37 %. A l’inverse, le départ d’un grand nombre d’immigrés paraît la meilleure solution à 62 % des UDF et à 59 % des RPR, tandis que les socialistes n’en sont partisans qu’à 30 % et les communistes à 39 %. Pour l’anecdote, notons que les sondeurs n’ont pas trouvé à l’époque un seul sympathisant du FN pour souhaiter l’intégration, mais qu’ils en ont trouvé 100 % pour souhaiter le départ. On a commencé par dire aux Français que l’immigration massive n’avait pas lieu, que c’était un fantasme, puis que ça allait bien se passer. Mais l’exposition à sa présence bien réelle a suscité des débuts de réactions, qui ont été diabolisées de telle manière que le prix à payer socialement, culturellement, financièrement, économiquement, politiquement, pour marquer une opposition est devenu très élevé. Le dogme du régime c’est l’immigration massive. Ils ont donc créé tout un dispositif juridique pour pénaliser et criminaliser ceux qui la remettent en question et qui ne croient pas au récit de la diversité heureuse. Aujourd’hui, en France, au XXIe siècle, on est placé en garde à vue, perquisitionné à son domicile, ordinateurs saisis, si l’on exhibe en manifestation une pancarte portant la mention « Violeurs étrangers dehors ».

Le référendum, c’est la volonté de s’emparer d’une question par la majorité populaire, en l’occurrence le problème de l’immigration massive, parce que le régime tel qu’il existe aujourd’hui ne veut pas le régler. Le régime ne le veut pas, il veut censurer la possibilité que les Français s’emparent de la question de l’immigration.

Depuis cinquante ans, les Français de souche acceptent que l’oligarchie détruise leur identité. Ce processus va-t-il aller jusqu’au bout ou bien vont-ils finir par se réveiller et y mettre un coup d’arrêt ?