Emmanuel Macron, ce fédéraliste européen enragé

Il a fait la une de The Economist avec son discours de la Sorbonne et ses formules selon lesquelles « l’Europe est mortelle » … « la meilleure façon de construire ensemble c’est d’avoir le moins de nationalistes possible »

Ce qui saute aux yeux depuis longtemps, c’est que l’actuel occupant de l’Élysée trouve le costume France étriqué, il est à l’étroit dans son pays, il se rêve un destin supranational, donc européen. Il trouve peut-être moins fascistes que ploucs les « populistes » accrochés à leur drapeau tricolore. Et pour nos européistes, Europe fédérale est une expression tabou parce qu’elle fait peur dans les pays qui tiennent encore à leur souveraineté. L’Europe fédérale pour Macron, c’est la formule de Gambetta en 1871 pour l’Alsace-Lorraine, « Y penser toujours, n’en parler jamais ». En réalité, Emmanuel Macron rêve de toujours davantage d’intégration dans l’Union européenne et d’Europe fédérale. Et la formule qui cache l’Europe fédérale, c’est la « souveraineté européenne ».

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Quelles orientations à court terme ?

La société française est de plus en plus polarisée, de moins en moins réconciliable. C’est la fin d’un double consensus. La fin du consensus social-libéral, celui postérieur aux années 1990, consensus mondialisé. C’est-à-dire un modèle de société qui s’imposait, en tant qu’héritage de l’État-providence qui un peu partout en Occident disait que quel que soient les problèmes que nous ayons, la réponse est toujours socio-économique. Les questions identitaire, économique, existentielle, trouvaient une réponse exclusive dans une matrice matérialiste. Le propre de cette espèce de social-démocratie consistait à dire que le politique n’existe pas, il n’est simplement question que d’ajustements techniques, avec des gens globalement d’accord sur les objectifs et les orientations, les sociaux-libéraux d’un côté, les libéraux-sociaux de l’autre, avec un désaccord relatif sur les méthodes. La mondialisation était pour ces gens l’horizon indépassable de notre temps. Il était inimaginable d’en sortir. Sont tout de même apparus au début des années 1990 des antimondialistes, qui sont rapidement devenus des altermondialistes, et finalement des mondialistes comme les autres, qui avaient tous la même idée que l’on soit de gauche, de centre, de droite : c’est à l’échelle du monde, d’une gouvernance globale, que doit désormais se poser le problème politique, l’espace national est un espace périmé.

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Macron à Bruxelles, une posture souverainiste française pour tromper encore

Emmanuel Macron était à Bruxelles ce 1er février 2024. Voilà un homme qui avait comme « mission », pour renforcer sa présidence, d’envoyer le signal, dans une mise en scène théâtrale, selon lequel il était pour ramener un ordre dans une logique française. Il allait à Bruxelles non pas simplement « défendre » (qui peut sérieusement y croire ?) les intérêts français comme tant d’autres vont défendre les intérêts de leurs pays respectifs. Il y allait, du moins c’est la version qui nous était vendue, pour créer objectivement aux yeux de tous un rapport de force à l’avantage de la France, et dire que c’en est fini des excès de Bruxelles et de sa Commission. Un moment qui serait l’occasion de montrer à tous que la France ne se laisse pas imposer des décisions qui sont contraires à ses intérêts. Ce renégat à la France (comme ses divers prédécesseurs) puisque enragé du projet européiste et de tous ses méfaits serait subitement devenu vertueux face à la colère agricole ? et rejetterait tout ce qu’il a adoré ? C’était la « trame de fond » de ce voyage, Emmanuel Macron n’y allait pas sur le mode de l’européiste fervent qu’il est. Il y allait sur le mode « j’ai changé, aujourd’hui vous allez voir l’Europe je suis là pour la calmer, pour la mater si nécessaire ». Il s’est montré assez sévère envers l’Union européenne, laissant comprendre qu’elle causait des problèmes, qu’il était temps de ramener de l’ordre. Mais que vaut la parole d’un homme qui n’a cessé de mentir aux Français et d’agir contre leurs intérêts depuis sa première élection ? On le sait, absolument rien. Et à la fin quelle est la solution proposée par Emmanuel Macron ? C’est toujours plus d’Europe, avec selon ses mots « la force européenne de contrôle sanitaire et agricole ». C’est le sempiternel et insupportable argument de cette clique politique : « si ça ne marche pas, c’est parce qu’on n’en a pas fait assez ». Il manquait probablement une force à Bruxelles, un organe de contrôle, producteur de normes, donc pourquoi ne pas en faire un supplémentaire au terme de cette crise dont une bonne partie de la colère s’alimente du refus de l’hypernormativité bruxelloise. 

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Qu’est donc véritablement la construction européenne ?

Cette construction à laquelle Emmanuel Macron est tant attaché, quitte à faire aujourd’hui crever nos agriculteurs après avoir fait exploser le prix de notre électricité, attaché au point qu’on le sent prêt à aller jusqu’au sacrifice de sa vie s’il le faut pour qu’elle soit. Il est possible d’apporter certains éléments descriptifs à ce sujet depuis que le 19 septembre 2000. Cette date, c’est celle où le Daily Telegraph a publié un article du journaliste Ambrose Evans Pritchard qui est allé éplucher les documents confidentiel-défense sur les années 1950-1960 déclassifiés et rendus publics par l’administration américaine.

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Souveraineté européenne…

« C’est une nécessité, pour faire l’Europe, que de consentir à des abandons de souveraineté ». Et c’est avec cet argument que depuis Giscard le pouvoir suprême passe progressivement du niveau national au niveau supra-national.

Certains de ces transferts sont opérés de façon subreptice (traités ratifiés par le seul Parlement, voire évolutions jurisprudentielles). Pour d’autres (adoption du traité de Maastricht, traité établissant une constitution pour l’Europe), le peuple a été consulté par référendum. Mais dans les deux cas (le second de ces référendums ayant été bafoué par le pouvoir), ces abandons de la souveraineté nationale apparaissent des plus contestables. 

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Se débarrasser de la nation comme d’une vieille peau

Qu’est-ce qu’est véritablement la construction européenne ? Il est possible d’apporter certains éléments descriptifs à ce sujet depuis plus de vingt ans maintenant, depuis que le 19 septembre 2000 le Daily Telegraph a publié un article signé Ambrose Evans Pritchard, journaliste qui est allé éplucher les documents confidentiel-défense sur les années 1950-1960 déclassifiés et rendus publics par l’administration américaine, d’où il ressort de façon avérée que le mouvement européen était dès son origine financé par la CIA, et que des personnages clés de cette construction, véritables gloires du panthéon européiste tels que Paul-Henri Spaak ou Robert Schumann, étaient des agents financés par l’agence américaine. Or, comment se fait-il qu’en France, aucune radio, aucune télévision, aucun journal ne se soit jamais emparé de cette question et demandé des comptes ? Cette construction européenne dont se félicitent ouvertement les États-Unis n’est donc absolument pas un contrepoids à l’hégémonie américaine comme le prétendent les menteurs qui en sont partisans ou les naïfs, c’en est le bras séculier et la continuation du projet d’État mondial sous pilotage atlantiste, projet fou puisque des grandes puissances militaires telles que la Russie et la Chine ne le permettront jamais. 

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