Le déni comme seul procédé comportemental du Système

Déni et culture de l’excuse (notre article), déni face au Jihad (notre article), déni face à la submersion migratoire extra-européenne (notre article)… Et quatrième volet consacré au déni généralisé.

Il y a une telle accumulation d’événements que la conscience populaire enregistre un fait nouveau, une réalité nouvelle : un cran a été franchi dans la violence en France. Face à ces faits de violence, le personnel politique se trouve dans l’obligation de les qualifier. Mais comment faire sans se mettre en cause ? On connait la formule « c’est un fait divers ». Mais là tout le monde sent bien que cet artifice sémantique est un peu limité. Les commentateurs ont beau dire « multiplication de faits divers », on sent que c’est insuffisant, que ce n’est pas conforme au réel. Alors comment parler de ces événements sans renier la politique qui a permis qu’ils surviennent ? Voilà donc nos politiciens qui jouent du terme « inqualifiables ». Façon de dire « événements très, très graves », tellement graves que l’on ne trouve pas de mots pour les qualifier, tout en évitant de caractériser pour ne pas s’engager quand vient le temps d’en parler. Ils disent inqualifiable pour témoigner de l’ampleur de leur peine. Mais le déni persiste, point de fait divers sous le signe du crime d’honneur, point de fait divers sous le signe de l’islamisme conquérant, point de fait divers sous le signe de la punition de jeunes femmes qui veulent vivre à l’occidentale. Non, le fait divers est « inqualifiable ». Ainsi, le politique croit avoir traversé l’épreuve de la qualification des faits, mais ce n’est qu’une manière comme une autre d’être lâche.

Une fois l’épreuve traversée pour le politique de la qualification des faits, ils n’ont d’autre choix que la prolongation du système du déni. Comment nier ce qui arrive tout en faisant semblant de ne pas le nier ? Nos virtuoses de la langue de bois et du mensonge se mettent en action. La première méthode, ces temps-ci, consiste à noyer l’événement dans un autre. Y a-t-il de l’ultraviolence ? de la violence aggravée chez les jeunes ? des crimes d’honneur ? un islamisme conquérant au quotidien ? Que nenni. Tout est la faute des « réseaux sociaux » qui ont complètement transformé nos vies : C’est Tik Tok, Snapchat, Facebook, X, qu’il faut blâmer, mais ne parlez pas du phénomène violent. En pointant les réseaux sociaux et uniquement eux pour ne pas parler du reste, ils donnent une explication faussement savante qui elle aussi est le masque de la lâcheté. Ils peuvent aussi nous accuser de croire que c’est identitaire, de croire que l’on est face à des crimes qui ont une dimension culturelle, devant un choc des civilisations au quotidien. Que nenni. Tout cela est « social » et strictement social. Ils ont toujours la possibilité de prétendre que rien ne se passe, en mobilisant des « sociologues » qui viennent expliquer que rien ne se passe, mais en même temps que ce qui se passe a lieu depuis toujours, qu’il n’y a rien de nouveau, qu’à travers tout le XXe siècle il y a eu des violences de cette nature chez les jeunes. Il faudrait savoir : il ne se passe rien, ou il se passe mais arrêtez de psychoter c’était déjà comme ça avant. Nous sommes face aux artifices fallacieux, malhonnêtes et contradictoires habituels du discours gauchiste. Ces gens devraient tout de même faire un effort intellectuel de non-contradiction. Ils en semblent incapables. Soit il ne se passe rien, soit ça se passe depuis toujours, mais il ne peut pas s’agir des deux explications simultanément. L’idée est de dédramatiser la violence actuelle et nouvelle, de la décharger de tout contenu de réalité, de la présenter comme le fruit d’une manipulation médiatique réactionnaire réalisant une diversion pour éloigner l’opinion des « vrais problèmes », c’est-à-dire ceux ayant l’onction idéologique de la gauche, le changement climatique, le vivre-ensemble et ainsi de suite…

A partir de là, le réel devient « réactionnaire ». Le régime voyant se décomposer le système qu’il a produit, mobilise toutes ses ressources pour nous dire que ce qui arrive n’a pas lieu. La technique du déni du réel ne touche pas que la question de l’insécurité. La submersion migratoire n’a pas lieu. La théorie du genre n’existe pas, c’est un autre fantasme réactionnaire, etc. Nous sommes là au cœur du régime diversitaire qui refoule les faits, le réel venant contredire le récit de la diversité heureuse. Le système mobilise toutes ses ressources, y compris le mode ricaneur, le mode du divertissement, pour moquer les gros fachos réacs qui ne comprennent absolument rien et qui s’indignent lorsqu’un jeune se fait massacrer à quinze ans sous le couvert du crime d’honneur pratiqué par certaines cultures en leurs contrées lointaines d’origine. D’ailleurs les crimes d’honneur n’existent pas. D’ailleurs la réalité n’existe pas. Ce qui existe, c’est ce que l’on vous dit être la réalité. 

La société française vit dans un grand écart entre un discours de déni et une réalité qui le contredit sans cesse. Une schizophrénie qui ne pouvait accoucher que de la crise en cours. On assiste à la dénaturation de la science dans l’anti-science, la sociologie nie le réel, la biologie nie les sexes, la démographie nie la submersion migratoire. Plus vous progressez dans les études universitaires en France, et plus vous risquez de basculer dans le fantasme et la folie. Le commun des mortels est écrasé par un Etat qui s’empare de tout, lui laissant très peu d’oxygène. Une souveraineté perdue dans un Bruxelles lointain qui fait en sorte que la classe politique ici se perd en gesticulations compensatoires pour donner l’illusion de son utilité. Un État très fort avec les faibles, quand vient le temps de cogner juridiquement sur des militantes du Collectif Nemesis, de Génération Identitaire, là l’État se donne toujours davantage de moyens juridiques pour être en mesure de réprimer la dissidence, mais quand vient le temps de cogner véritablement sur ceux qui défient non seulement l’État mais qui agressent les honnêtes gens au quotidien, il se montre plus pondéré et explique une fois encore que le réel n’existe pas.

Ce régime rend fou, parce qu’il nous explique sans cesse que ce qui arrive n’arrive pas. Nous sommes dans une société qui produit de la schizophrénie politique, de la schizophrénie collective, dans une société qui est coupée de sa réalité. Plus la population comprend, plus il faut lui expliquer qu’elle se trompe. Toujours et encore, le système politico-médiatique français a fait de l’esprit Orwellien une règle : Le mensonge, c’est la vérité. On n’en sort pas. Et c’est une torture pour l’esprit.