A la faveur des affrontements tribaux entre bandes de crapauds qui resurgissaient en 2007 et se multipliaient désormais à Paris (Pigalle, Gare du Nord) ou dans les centres commerciaux (Belle Épine à Thiais), par armes à feu, machettes, hachoirs, en pleine foule, les gens l’ont oublié, l’hebdomadaire Le Point faisait dans son édition n° 1826 du 13 septembre trois pages éloquentes sur la situation, avec ce résumé : « Depuis plus de dix ans, les Renseignements Généraux tirent la sonnette d’alarme sur les bandes ethniques qui s’affrontent jusque dans la capitale ». S’y exprimait entres autres Lucienne Bui Trong, ex-patron de la section Villes et Banlieues des Renseignements Généraux. Extraits : « Les pouvoirs publics ont toujours eu du mal à regarder la réalité des banlieues en face. Dès les années 1990, mon service a produit des notes sur les bandes ethniques, et je me souviens que cela dérangeait… Au fur et à mesure qu’elles remontaient vers le directeur ou le cabinet du ministre, nos notes étaient biffées. À tous les échelons on jouait de la gomme. Il fallait éviter d’employer des mots à coloration ethnique… Je me rappelle qu’une de mes premières notes, où j’indiquais naïvement l’origine de ces jeunes, m’a été retournée par le cabinet avec le mot entouré. On m’avait alors expliqué qu’il fallait dire les choses autrement… La maladie du politiquement correct a rendu le phénomène ethnique tabou… ». L’hebdomadaire poursuivait en flashback : « En 2003, la Direction générale de la police casse son outil d’analyse des violences urbaines, mis en place par la commissaire des RG Lucienne Bui Trong… Faute de traitement pour faire baisser la fièvre, on a brisé le thermomètre. Deux ans plus tard, les banlieues s’embrasent avec, en première ligne, face à la police, des groupes de jeunes Blacks… ». Seize ans plus tard, suite à ces quatre jours d’émeute, la gravité des évènements de 2005/2007 n’a servi à rien, le déni du pouvoir français sur la dimension ethnique de ceux qui commettent ces émeutes et des saccages reste inchangé, la République ne veut pas voir, elle ne veut pas nommer ! Sans doute plus que jamais à ce jour, derrière chaque malfaiteur en France il y a un sophiste armé d’une éponge.
La République est à genoux. L’occupant de l’Élysée, tentant de faire croire que l’action politique est totalement étrangère aux évènements, et comme si la classe politique n’en connaissait pas les raisons, dit s’interroger sur les « causes profondes » de ce qui s’élève à 1 milliard d’euros de destructions. Quelles sont les différentes interprétations proposées de ces émeutes ? Avec ce rappel élémentaire préalable : on ne peut appliquer le bon remède si l’on ne fait pas le bon diagnostic, entretenir le mauvais diagnostic prolonge et aggrave le mal.
La première interprétation, c’est celle de la gauche radicale pour qui un ordre néo-colonial raciste s’est exprimé dans le geste d’un policier, tuant un Maghrébin, c’est une structure de domination raciale qui s’est révélée en France à cette occasion. De là, il ne s’agit donc pas d’émeutes mais d’une révolte fondamentalement légitime au nom de la justice sociale et de l’antiracisme, le soulèvement des banlieues n’est autre qu’un cri, un « appel à l’aide ». Ce soulèvement donne lieu à du pillage ? (alimentation – on crève de faim dans les quartiers en France c’est bien connu – parfumeries, boutiques de marques…) c’est lié à la pauvreté, au sentiment de relégation, traduction : un jeune meurt, la population entre en action avec cette idée qu’elle va se venger de la société en pillant, en brûlant voitures et bâtiments.
La deuxième interprétation, c’est celle de la pensée « mainstream » du régime. C’est l’interprétation du gouvernement bien sûr, avec deux coupables qui sont mentionnés : les jeux vidéo et les réseaux sociaux ! Ils en sont là. C’est aussi une faillite du « modèle républicain » nous disent ces belles âmes, avec l’usage d’un vocabulaire fait pour donner l’illusion de la fermeté, crise de l’autorité, de l’école, mépris pour la police, besoin de reconstruire le pacte républicain, multiplication de formules vaguement martiales pour ne surtout pas aborder la question de l’immigration. Ils vont jusqu’à prendre la peine d’affirmer ouvertement que ce désastre n’est pas lié à l’immigration. Et conséquence de cet effondrement, il faut dégainer le chéquier, avec l’annonce d’un énième « plan banlieues », des éléments inassimilables détruisent et les autres Français doivent payer la reconstruction, jusqu’à la prochaine destruction et au prochain plan. Mais que l’on se rassure, en « réparant » l’école, avec quelques beaux discours en jouant du tambour républicain, on va transformer tout cette jeunesse en Français modèles. La droite « républicaine » rajoute à cela l’élément de l’immigration, sans qu’il soit considéré comme structurant.
La troisième vision du problème, et c’est la bonne, est celle de la droite nationale : c’est une situation de pré-guerre civile, un face à face entre populations qui ne s’identifient pas au même peuple. La plupart des casseurs ont beau être nés ici et avoir un bout de papier administratif avec un coup de tampon, ils n’ont en réalité rien de Français, ni dans leur cœur, ni dans leurs mœurs, leur culture et leur façon de se comporter. Ils ont dès lors un rejet de la France, ils cherchent à l’en chasser des territoires où ils vivent, territoires d’où la référence française a déjà largement disparu, une logique d’enclaves étrangères mais aussi de volonté de conquête.
Dans les faits, nous sommes indéniablement face à : des émeutes ethniques ; une pratique de l’insécurité qui vire à la guérilla urbaine ; un ensauvagement de la jeunesse en « roue libre », plus violente que jamais, complètement désinhibée ; un choc des civilisations entre deux mondes sur un même territoire, mais qui cohabitent bien mal. Toutes choses encore une fois dont n’ont cessé de parler les lanceurs d’alerte diabolisés par l’oligarchie politico-médiatique tenant le Système. Avec cette fois-ci en supplément une extrême-gauche complice qui mise sur ce soulèvement par stratégie, par calcul politique.
Le pouvoir, fidèle à son attitude sur ce sujet, va neutraliser la question de l’immigration dans ces évènements, nous dire qu’elle n’est pas centrale, que l’on doit la laisser de côté, et que ceux qui en parlent sont en fait des obsédés « d’extrême-droite ».
L’oligarchie des tartuffes, avec ses appels au « sursaut » (Cf. le rassemblement de soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses) fait semblant de découvrir ce qu’elle savait déjà pertinemment sur la situation du pays. Leur discours tourne en boucle depuis des années, il ne mord jamais sur le réel, il est une indignation de passage faite pour anonymiser ceux qui veulent porter une vraie réaction.
Accessoirement, face à cette situation, quelques groupes de citoyens abandonnés par une police débordée et dépassée sont contraints de se former ici ou là pour défendre leur rue, leurs voitures, ce qui constitue un comportement inacceptable et antirépublicain… Et la presse de gauche entre en action. Rien ne terrifie davantage le journaliste de gauche, qui a le monopole de la vérité, de la prétention à décrire le réel, rien ne le terrifie autant que la perte de la maîtrise du récit des évènements. Les auteurs de tout ce désordre n’étant pas les méchants sur l’échiquier politique (l’extrême-droite), les voilà incapables de comprendre ce qui se passe. Le Mal, c’est censé être l’ultra-droite, elle doit donc bien être quelque part dans cette affaire ! Ils veulent donc à tout prix trouver dans le récit actuel le rôle de l’ultra-droite. Au cœur des évènement se constituent donc selon Libé ces « milices » terrifiantes. Des milliers de jeunes brûlent tout, un discours séparatiste et de conquête, le fait de devoir recourir à des imams pour les calmer (ce qui témoigne d’une dimension religieuse inavouée sur l’identité des auteurs), tout cela ne compte pas, mais que quelques groupes d’autodéfense se mobilisent pour sauvegarder leurs biens, et la République est en danger. On ne fera jamais plus malhonnête qu’une cervelle de gauche.
Que ce soit la gauche ou la droite « républicaine » qui ont alterné au pouvoir, ils ont toujours su et choisi de faire comme si ce qu’ils savaient n’existait pas (la droite par crainte d’être catalogués de « fachos »). Depuis Lucienne Bui Trong, le thermomètre n’a pas été cassé en fait, il a été contraint comme elle le décrit à l’alignement sur le politiquement correct, dans les écrits, ce qui n’empêche pas de savoir pertinemment ce qu’il en est dans les cabinets du pouvoir, mais on refuse d’en tenir compte dans la politique appliquée. Et c’est bien ce qui fonde la culpabilité absolue de l’oligarchie. Or, on ne résout pas un problème avec ceux qui l’ont créé. Le pouvoir est tout autant informé de l’âge des protagonistes que de la sociologie ethnique de l’émeute, en l’occurrence un interpellé sur trois est mineur ces derniers jours, la plupart issus des QPPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville), un tiers des mineurs auteurs issus de familles monoparentales où le père n’est plus là. Et à ce déni du réel chez tous les sachants (décideurs et commentateurs de gauche) vient s’ajouter l’incontournable et insupportable culture de l’excuse, pour eux-mêmes (« on ne savait pas ») et pour la faune qu’ils chérissent (« c’est des malheureux abandonnés et rejetés », « c’est la faute des flics »). Pouvoir, sociologues, journalistes et militants de gauche demeurent confits dans cette malhonnêteté crasse qui les caractérise.
Petit rappel élémentaire : si le nommé « Nahel » n’avait pas mis autrui en danger, il serait toujours vivant. Mais une partie de cette population d’Afrique maghrébine et sub-saharienne fait le choix de vivre en foutant la merde dans le pays qui les a généreusement accueillis eux ou leurs parents.
Polaris média 