Policiers attaqués avec leurs propres armes

Deux policiers viennent d’être très grièvement blessés (pronostic vital engagé) dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris, par une merde interpellée pour avoir agressé une femme au cutter.

En 2008, je rédigeais un pavé de 400 pages format A4 pour être remis à mes fils à leur 18 ans, intitulé Chronique d’une France en décomposition, afin qu’ils soient précisément affranchis sur la nature du pays où ils allaient vivre. A la page 229, j’écrivais : 

« … Les démocraties occidentales droit-de-l’hommistes sont des sociétés aux esprits profondément malades. Seule une société malade peut concevoir et accepter que ses policiers, ses pompiers, corps engagés au service du Bien de tous, se fassent quotidiennement insulter, cracher dessus, attaquer, sans pouvoir corriger comme ils le méritent les auteurs de ces intolérables outrages. Depuis quinze ans, il ne se passe pas une semaine sans que, dans l’un ou l’autre des secteurs urbanisés que compte le pays, des groupes de délinquants afro-maghrébins, pouvant rassembler jusqu’à 200 individus là où j’ai eu l’occasion d’œuvrer, défiant l’autorité et entretenant une situation insurrectionnelle, attaquent une Police empêchée par le terrorisme intellectuel d’intervenir en répression de façon véritablement dissuasive, Police contrainte par des dispositions réglementaires d’humanisme et de prévenance envers la racaille (article 10 du code de déontologie de la Police nationale), et des instructions générales d’une parfaite couardise, de n’user que de gaz lacrymogènes, de flashballs, ou de tasers inefficaces. Dans les premiers temps, les agressions des délinquants à l’encontre des forces de l’Ordre consistaient en de simples jets de pierres, les « caillassages ». N’ayant pas été réprimées et punies par les juges comme il l’aurait fallu, leurs auteurs en ont progressivement élevé la gravité, à la faveur de l’absence constante de sanctions dissuasives. J’ai vu ces agressions évoluer au fil des ans dans les rapports et messages me parvenant. On est passé des caillassages à bonne distance, à des jets depuis quelques mètres, puis au contact physique, et en toute logique viendra un temps où l’un d’eux, plus enragé que les autres, n’hésitera plus à s’emparer d’une arme de service pour la retourner sur un fonctionnaire. Tout à la fois prisonniers et serviteurs de leur système, gouvernants, autorités policières et magistrats auront laissé faire en toute connaissance de cause, jusqu’à ce qu’un drame survienne dans les rangs policiers … » 

2024. Nous y sommes.

Dragi MAJSTOROVIC