La Dictature, c’est mal

C’est la conviction installée dans les têtes par les vainqueurs de 1945, sans qu’ils se privent pour autant de la pratiquer eux-mêmes sous un couvert fallacieux, mais de moins en moins trompeur, de « démocratie », suivez mon regard du côté notamment du pouvoir français et bruxellois qui se révèlent d’une grande violence directive dans l’application de leur politique et l’interdiction faite aux peuples de décider des grandes questions qui les concernent. Nous dirons pour notre part que la dictature, ça peut être très bien, si c’est au service de la bonne cause. Interdire sans complexe la possibilité d’expression des partis et des idées qui nous ont mis dans la merde où l’on se trouve, ne nous paraît pas quelque chose de scandaleux, mais au contraire d’éminemment nécessaire puisque leur projet de société est néfaste au dernier degré. Pour être réellement précis sur la notion de dictature, nous invitons d’ailleurs le lecteur à lire notre article intitulé Cette tyrannie cessera, qui évoque la distinction entre dictature et totalitarisme.

Mais revenons pour la commenter sur la présentation admise par le narratif de ceux qui se présentent comme le camp du Bien, à propos de la « dictature ». Pour tout libéral, socialiste, communiste, gauchiste qui se respecte, elle est l’incarnation institutionnelle de la « Bête immonde fasciste et réactionnaire ». Les « dictatures » ont fourni, des décennies durant, une inépuisable mine d’articles aux Monde, L’Obs, L’Express, L’Humanité, Libération… sans parler des innombrables manifestations publiques qui les prirent pour cible. La dénonciation des « dictatures » fut le fonds de commerce d’Amensty International, dirigé par l’Irlandais Sean Mac Bride, « Prix Lénine de la paix 1977 » (ça vous situe le bonhomme). 

Pour les médias et l’idéologie dominants, la « dictature » est, par définition, un régime autoritaire de droite dirigé par des militaires chamarrés à lunettes noires, avec sur-représentation latino-américaine. Ce régime odieux supprime les libertés, tire sur les ouvriers et la jeunesse, torture ses opposants ou les fait « disparaître ». Faisant régner un ordre moral réactionnaire, il est néanmoins aussi corrompu et aux ordres des milieux d’argent… ou de la CIA, voire, piment suprême, « raciste » (Afrique du Sud, Rhodésie).

En politique étrangère, la dictature désigne et stigmatise à « droite » avant 1945, et est anti-communiste ou « proche des Américains » après cette date. Florilège : 

« Dictatures » de Franco en Espagne et de Salazar au Portugal, prototypes inusables ; « Dictature » de Battista à Cuba, qualifiée de « bordel à ciel ouvert des États-Unis », renversée par Fidel Castro en 1959, le grand classique des années 1950 ;

« Dictatures » de Peron ou des généraux Videla et Galtieri en Argentine, de Stroessner au Paraguay, de Duvalier et de ses « tontons macoutes » en Haïti, de Pinochet au Chili, les classiques des années 1970-1990) ;

« Dictatures » asiatiques de Sygmann Rhee ou de Park-Hung-Chee en Corée du Sud, des généraux Ky et Thieu au Sud-Vietnam avant 1975, Lon-Nol au Cambodge entre 1969 et 1975, Suharto en Indonésie…

Antérieurs ou postérieurs à 1945, tous ces dirigeants n’ont fait que lutter à juste titre contre la chienlit gauchiste qui depuis a mis l’Europe dans l’état de décadence que l’on sait.

Toute ferme volonté de résistance au communisme était immuablement accusée d’avoir des visées dictatoriales et « fascistes » : De Gaulle en fut accusé par le Parti communiste français au début des années 1950. La diabolisation des « dictatures forcément de droite » dans les opinions occidentales a parfaitement fonctionné parce qu’elle fut largement relayée par les « idiots utiles », dont des hommes de droite. Cas d’école de la manipulation des mentalités collectives par la propagande politique (ce que le révolutionnaire russe Tchakotine appelait le « viol des foules »), elle utilise d’abord la technique de l’amalgame. Il n’y a, par exemple, rien de commun entre le régime de Salazar – qui n’a pas fait une seule victime ! – et celui de Franco, né d’une guerre civile due au camp communiste (les bons « républicains » du scénario) qui couvrit l’assassinat de Calvo Sotelo, leader de l’opposition de droite en 1936, ce qui entraîna le soulèvement nationaliste. Il n’y a rien de similaire non plus, entre la gouvernance d’un Battista, d’un Noriega (Panama) ou d’un Duvallier, traitant le pays comme leur propriété, et les régimes coréens ou cambodgiens, régimes de salut national nés de la nécessité de résister à l’agression militaire directe ou indirecte d’une puissance communiste voisine, la Chine pour le premier, le Nord-Vietnam pour le second.

La propagande marxiste utilisera aussi la technique de la novlangue désormais bien connue du grand public tant le système de gouvernance occidental en fait usage, décrite par George Orwell dans son roman 1984.

Dictature vient du latin dictator, qui donne des ordres, et désigne une forme de gouvernement concentrée, pour un temps très limité, aux mains d’un homme afin de faire face à une situation d’extrême péril pour le pays, tel le fameux Cincinnatus. L’article 16 de la très convenable Constitution de 1958 sur les pleins pouvoirs du président de la République française, ne prévoit pas autre chose. Dans le sens forgé par la propagande marxiste, c’est devenu, répété des millions de fois avec l’aide d’intellectuels complices, un régime de liquidation des libertés publiques, d’extermination de catégories entières de la population, de banditisme installé au plus haut niveau de l’État. Cela dit, à bien y regarder, il y a de quoi se demander si ce n’est pas le chemin pris par la France macronienne s’agissant du premier et du dernier de ces trois exemples, nous échappons encore à l’extermination.

Le concept de « dictature » relève enfin des techniques de « sociétés de pensée » révolutionnaires : on crée de toutes pièces une figure purement dialectique que l’on donne en exécration aux foules, à l’instar de ce que disait Staline : « Si l’agitation est mobilisatrice, la propagande est directrice ».

La « lutte contre les dictatures » a permis d’exonérer les régimes communistes de leurs très réels crimes de masse, comme le Livre noir du communisme aux Éditions Robert Laffont l’a (incomplètement d’ailleurs) mis en lumière. Lénine en exposa sans fard la raison : « Notre moralité est entièrement subordonnée aux intérêts de la lutte des classes. Pour cela, il faut… être décidé à taire, à celer la vérité. » Cette diabolisation et son « cordon sanitaire » contre tout ce qui est national, identitaire, sont toujours d’actualité.