Ils se sont attaqués à l’identité sexuée des enfants !

C’est une révolution très étrange qui s’est abattue sur le monde occidental depuis quelques années : cette idée selon laquelle l’identité sexuée de l’individu serait optionnelle, que les jeunes sont invités à choisir leur genre, qu’ils sont même invités à connaître s’ils le souhaitent une série de modifications corporelles, hormonales, chirurgicales, pour changer visiblement leur sexe, leur identité de genre, et que tout cela va de soi. Et si l’on n’est pas d’accord, c’est que nous sommes « transphobes ». Or, l’interrogation émerge enfin partout en Europe occidentale : dans quoi nous sommes-nous perdus ? quelle hallucination a été capable d’amener certains à traiter leurs enfants comme les cobayes d’une opération qui à l’échelle de l’histoire relève de la fabrique de « l’Homme nouveau » ?

Il faut être capable de comprendre le dispositif qui a poussé ces pays, à la remorque du monde anglo-américain en la matière, avec des gourous malfaisants comme Judith Butler, à normaliser cette espèce de révolution dont la jeunesse a été la victime, victime d’une épidémie à travers laquelle de plus en plus de jeunes se sont sentis étrangers à leur corps sexué, à se sentir tout autres. Est-ce une évolution naturelle de la subjectivité dans nos sociétés ? Absolument pas. Pour parler clair, nous sommes là dans le domaine du désordre psychiatrique et du sida mental, et dans rien d’autre.

L’idéologie « trans-affirmative » est très présente dans un certain milieu médical et dans une partie du milieu pharmaceutique, les uns et les autres voyant là une forme d’Eldorado, une niche nouvelle de clientèle. Ces milieux aux roues chiffrées de caisse enregistreuse à la place des yeux, se sont enthousiasmés à l’idée de prodiguer ce que l’on a appelé non pas des opérations de changement de sexe, non pas des modifications hormonales programmées pour retarder la puberté chez un enfant ou un adolescent, mais des « soins d’affirmation de genre ». Ce vocabulaire en lui-même témoignait de l’idéologisation de la médecine.

On sait par ailleurs que la mouvance « Trans-radicale » (à distinguer des gens touchés véritablement par une dysphorie de genre) a cherché à s’imposer partout, notamment en France au sein de la Haute Autorité de la Santé, pour tenter de normaliser, sous le signe du « savoir médical » autorisé, cette idéologie selon laquelle le plutôt on peut, chez un enfant, chez un jeune adolescent, dépister un trouble de l’identité de genre, le plutôt on peut pousser la thérapie, le mieux ce sera pour lui. Il y a donc un milieu médical qui a été complice de cela et qui l’est encore aujourd’hui. Il y a de quoi être consterné quand on voit ce que l’on a fait dire à la Science pour qu’elle serve de prétexte pour imposer une idéologie qui entraînait à terme, il faut le dire clairement, la mutilation physique et psychique des corps. Mais on sait depuis l’affaire Covid-19 et les substances nocives injectées à millions de doses, que tout comme on ne peut plus croire à l’image de nos jours, on ne peut plus croire la parole scientifique. Ils ont tout perverti.

Il y a eu également le rôle des « influenceurs » sur les réseaux sociaux et dans les associations ayant cherché à pénétrer le milieu scolaire. A douze, treize, quatorze ans, si l’on a des problèmes dans les rapports sociaux, on trouve sur ces réseaux et dans ces associations une mouvance à l’affût qui vient dire que derrière tous ces problèmes il y a un doute sur leur identité de genre, et qu’en conséquence engager la « grande transition » va leur donner les réponses aux questions qui les traversent, va les métamorphoser, renaître dans un corps autre mais qui demeure pourtant le leur, en faire des héros. Une mouvance militante qui vient leur dire que leur corps n’est qu’une carcasse réactionnaire sexuée, et qu’il est possible de choisir ce que l’on veut être, s’auto-engendrer, une démarche de démiurge. Sauf que c’est faux. Discours relayé à l’école. Et si l’on s’opposait à la présence de ce discours, là encore l’accusation de transphobie tombait.

On a présenté dans le discours public ces thérapies hormonales, les bloqueurs de puberté, comme étant sans conséquences. Il faut le redire, dans quelle folie l’Occident est-il entré pour croire que l’on pouvait bloquer la puberté à travers des thérapies hormonales chez les jeunes sans que cela ait des conséquences sur leur psychisme, sur leur vie ? La nocivité de cette démarche est enfin heureusement reconnue.

Mais pour avoir une vision complète de tout cela, il ne faut pas oublier que ce n’est qu’une expression radicale d’un courant plus profond que l’on voyait avec l’idée de la « transition sociale » de genre, qui invite, sans aller jusqu’à l’opération chirurgicale, à se définir socialement comme étant étranger à son corps biologique. C’est le discours sur la non-binarité. Changement déclaré de l’identité de genre que de nombreux professionnels au contact de la jeunesse, enseignants, ont vu se multiplier.

Tout cela n’est pas le fruit d’une simple évolution. Outre la poussée d’un discours politico-médical, économique, la sociologie, qui est souvent une science destructrice, a tout fait depuis quarante ans pour congédier le corps sexué et le remplacer par le genre c’est-à-dire la « construction sociale » de l’identité sexuée. Nous avons évoqué les dégâts de cette confusion entre sexe et genre à propos de la destruction de la langue dans notre article Féminisation des mots. Première folie : aucune société jusqu’à présent n’avait aboli la notion biologique, anatomique, de l’identité, pour décréter qu’il est optionnel d’être un homme ou une femme. Deuxième folie : la normalisation administrative de ce discours, où on nous dit que la non-binarité est une option parmi d’autres, et non une exception. L’Hôpital a changé son vocabulaire en matière d’anatomie, les chirurgies de changement de sexe sont devenues d’affirmation de genre. L’affirmation de genre était devenue plus importante que la structure anatomique réelle de l’individu. La publicité, en lien avec l’industrie de la mode, a tout fait pour détruire le masculin et le féminin dans l’androgynie, brouiller les repères des uns et des autres. Et n’oublions pas dans ce tableau la détresse infinie des parents à qui l’on expliquait que quand leur enfant était dans un processus de transition ils devaient l’accompagner, leur autorité parentale était congédiée, sans quoi ils étaient traités de mauvais parents, voire condamnés pour maltraitance parentale. Toute cette démence aujourd’hui est remise en question.

L’effondrement psychique des jeunes générations est le révélateur du malaise existentiel du temps présent. On a fait douter les jeunes générations de la seule chose qui est certaine en ce monde : le corps sexué. L’être humain naît homme ou femme, c’est la loi du Vivant. Et des salopards leur ont dit que c’était un mensonge, qu’il faut douter de la première évidence même, qui est celle de leurs sens et de ce que leurs yeux voient de leurs corps. Et cela est tout à fait criminel.

C’est un malaise civilisationnel qui se joue. On ne croit plus à la vérité, on ne croit plus à la raison, on ne croit plus à la science. Les jeunes générations paient ici le prix de soixante ans de déconstruction. Des activistes enragés ont voulu tout déconstruire, la civilisation, la culture, la nation, la religion, l’identité. Le point d’aboutissement de la déconstruction c’était le sexe, la dernière chose à déconstruire. Et l’on voit derrière cela l’idée d’abolir tous les déterminismes, jusqu’à créer un être purement « flottant ». Mais le relativisme ne dure qu’un temps. D’une première étape de simple possibilité de choix, une nouvelle religion politique s’est imposée, prétendant obliger à accepter la théorie du genre et la transition de sexe, sauf bien sûr à être accusé de transphobie, d’être facho, etc. Nous sommes passés du relativisme à un dogme nouveau fondé sur la négation du réel. Négation du réel qui on le sait est le fondement de la pensée gauchiste, laquelle l’a toujours rejeté pour préférer lui substituer ses vues utopiques.

En fait, l’époque est beaucoup plus religieuse qu’on ne le croit. Tous ceux qui pensent que la religion a été congédiée se trompent. Elle a simplement été sortie de sa base historique et imposée partout dans la société en lui substituant le culte de l’ « Homme nouveau ». Il ne s’agit plus de savoir si l’homme croit en Dieu ou non, mais s’il se prend pour Dieu ou non. Nous sommes dans une époque où l’on a poussé l’homme à croire qu’il pouvait s’auto-engendrer. Tout ce qui le déterminait, la Nature, la culture, la filiation, la famille, la nation, la communauté, tout cela n’existait plus, il s’auto-engendrait. Et l’ultime auto-engendrement, c’est de décider précisément de son sexe, c’est congédier jusqu’à son corps pour n’être que pur esprit. De ce point de vue c’est une époque qui est sous le signe de la désincarnation, une époque qui a congédié l’idée d’une anthropologie incarnée. L’être humain est pur esprit, il est pur désir, il est flottant, insaisissable, évolutif à souhait et selon les fantaisies, il se virtualise intégralement. C’est un homme égaré. Et à travers tout cela, la figure de l’Homme nouveau croit être désincarné, mais pour devenir ce qu’il veut devenir il ne peut pas échapper au recours à l’appareil politique, médical, pharmaceutique. L’Homme nouveau à l’Ouest, c’est l’homme mutilé aujourd’hui, c’est l’homme blessé, l’homme abîmé.

Et pendant que l’Occident dégénéré promeut toutes les déviances, à l’Est des gens qui n’ont pas perdu le sens de la normalité font en sorte, pour protéger leur jeunesse, que les « pervers » selon l’euphémisme de Piotr Tolstoï, ne puissent pas faire la propagande de leur mode de vie.