La France est-elle dirigée par des idiots ou par des félons ?

Trois épisodes historiques appartenant au XXe siècle amènent à se poser la question.

Dès la fin des hostilités en 1918, les Britanniques, qui avaient découvert des gisements pétroliers dans la région de Mossoul, proposent une modification du tracé prévu initialement par les célèbres accords Sykes-Picot pour les zones de protectorat, en s’attribuant bien entendu cette région pétrolifère, auparavant attribuée à la France, soustrayant aux Français des gisements qui leur auraient permis de consolider leur présence au Proche-Orient. Et sous la conduite de Clemenceau, la France accepte ! En échange d’une participation aux bénéfices pétroliers. Il est tellement plus intéressant de s’accommoder de miettes que de détenir la miche de pain. Des accords initiaux, il ne reste donc plus à la France que deux protectorats proche-orientaux, le Liban et la Syrie, non seulement inintéressants économiquement mais au contraire très coûteux pour la métropole. En bon français, on doit qualifier cette cession de Mossoul aux Anglais par le radical-socialiste Clemenceau, de forfaiture.

En 1922, le Traité de Washington, imposé par les puissances maritimes anglo-américaines, oblige la France, théoriquement victorieuse, mais en réalité totalement vaincue, vidée de son sang, privée de ses réserves démographiques rurales, à réduire, de manière drastique, le tonnage de sa flotte de guerre ; la première réflexion qui vient à tout esprit normalement constitué, c’est pourquoi imposer une réduction de puissance à l’un de ses « alliés » ? L’objectif poursuivi par Londres et Washington, c’est que la France ne puisse plus vraiment tenir les deux bassins de la Méditerranée ni s’aventurer dans l’Adriatique. Les « alliés » britanniques et américains coupent les « nageoires » de la puissance française qui, par étourderie et par dogmatisme figé, a sacrifié 1,3 million de ses enfants sur le champ de bataille, en combattant l’ennemi principal de Londres, qui s’approchait trop du golfe Persique. En passant devant chacun de ces émouvants monuments aux morts des villages de France, il faut penser au sang versé par ces braves paysans pour que se consolide l’emprise britannique sur la région du Golfe, un sang qui n’a même pas été payé par le pétrole de Mossoul… Le patriotisme tapageur d’après 1918 a servi de dérivatif pour masquer, derrière d’irréels flonflons, la double défaite réelle de la France : au Proche-Orient et sur les mers. La clique des bellicistes laïcards braillait ce patriotisme tapageur, pour ne pas avouer son échec, pour ne pas avouer avoir été roulée dans la farine par les financiers londoniens et new-yorkais. Le peuple de France, s’il n’avait pas été aveuglé, lui aurait, à coup sûr, demandé des comptes. Mais il est dirigé par l’extrême-gauche de l’époque que constitue le Parti radical, et gavé de sornettes sur Clemenceau dont on a fait le « père la victoire »… Depuis cette époque (exception faite des parenthèses pétainiste et gaullienne), contre son propre intérêt, la France est l’idiot utile suiveur et soumis des puissances thalassocratiques servies par une classe politique française de renégats complices et vendus (sur ce même sujet, voir notre autre article Une malédiction française).

En 1941, les troupes françaises du Général Dentz, stationnées en Syrie et au Liban, sont délogées par les Britanniques appuyés par les « Forces françaises libres » ralliées à De Gaulle. Mieux vaut une guerre fratricide entre Français, et aider les Britanniques à devenir dominants dans la région, au prétexte que l’Armée française du Levant est celle du régime de Vichy. Depuis, la France garde certes une présence culturelle dans cette région, mais elle n’a plus aucune présence militaire. Le lecteur peut se tourner vers le livre de Philippe Huron Malheur aux vaincus – Syrie juin juillet 1941 évoquant les incommensurables « dégâts collatéraux », sur la vie des familles victimes, de décisions prises par des dirigeants politiques. L’auteur pose ici la question de la responsabilité du chef de la France libre dans le déclenchement de la guerre de Syrie. Elle a certes été décidée par Churchill ; mais de Gaulle l’a approuvée et soutenue, ainsi que la participation volontaire des chefs militaires FFL terrestres à cette guerre fratricide. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, tout sera mis en œuvre pour que les actes commis par ces FFL pendant cette guerre échappent à la justice.

Le narratif officiel depuis 1918 se garde bien de rappeler la rétrocession de Mossoul, les clauses du Traité de Washington de 1922, et les événements de 1941 en Syrie et au Liban. Le bon peuple pourrait commencer à se poser certaines questions sur l’intelligence de ses dirigeants politiques ou sur leurs allégeances…