La Gauche invente l’antisémitisme « contextuel »

L’inépuisable et inégalable malhonnêteté intellectuelle de la Gauche la rend capable des contorsions les plus folles pour tenter de faire tenir son discours et échafauder une distinction entre l’antisémitisme dans les rangs de la gauche et l’antisémitisme dans ceux de la droite. Et empêtrée qu’elle est dans son flirt avec l’antisémitisme, sous la domination des mélenchonistes ayant choisi de faire des musulmans leur nouvel électorat, la Gauche fait feu de tout bois pour tenter de relativiser ce flirt. A ce propos, L’Immonde, entendez le quotidien Le Monde, publiait le 21 juin dans ses pages une tribune volant au secours de sa famille idéologique, avec l’artifice minable décrétant l’antisémitisme de la Gauche comme « contextuel », donc passager, alors que chez ces vilains fachos d’ « extrême-droite » il serait intrinsèque à la nature de ces derniers. Une leçon de manque de courage à Gauche pour assumer ses positions de circonstance électorale.

La Gauche relativise donc son antisémitisme nouvellement adopté, via deux outils. En expliquant d’une part que ce n’est pas suffisamment grave pour empêcher ce qui doit prévaloir sur tout, l’union sacrée contre le Rassemblement national. Et en perpétuant d’autre part son discours selon lequel l’antisémitisme véritable, la « Bête immonde », habite le camp d’en-face, même si ce dernier ne donne aucun signe d’antisémitisme aujourd’hui, n’en déplaise l’extrême-droite est fondamentalement et définitivement antisémite. 

A partir de là, la Gauche s’esquinte à en donner des preuves, dont cette tribune signée Arié Alimi (avocat, ayant dans sa clientèle Jean-Luc Mélenchon) et Vincent Lemire (historien), tribune « indigne », « consternante », selon les qualificatifs qui lui ont été donnés par d’autres médias dotés de davantage de dignité intellectuelle sur ce sujet. Ces deux personnages raffinent la thèse du moment : il y a actuellement en France un double problème, une renaissance de l’antisémitisme depuis le 7 octobre, qui est un antisémitisme d’importation, et qui trouve des complices dans une certaine Gauche prête à faire alliance avec ces éléments antisémites, pour une raison supérieure qui serait unir la Gauche pour battre ce qu’ils appellent l’extrême-droite. Il y a donc à gauche une alliance avec des antisémites reconnus, les deux auteurs l’admettent. Mais surtout ils la justifient en ces termes : « La gauche aujourd’hui rassemblée, pour contrer la menace xénophobe du Rassemblement national, ne peut se détourner de ce combat prioritaire contre l’antisémitisme, il y va de la cohérence du Nouveau Front Populaire et de sa justification ». Donc, les actes d’un antisémitisme d’atmosphère explosent, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, du fait du conflit israélo-palestinien qui révolte la population musulmane en France, mais c’est pour contrer un RN qui n’a rien à voir avec ces actes antisémites liés à la situation à Gaza, qu’une certaine Gauche fait alliance avec des antisémites. Merveilleuse logique de ces cervelles putrides. Pour tenter de justifier l’alliance, nos deux auteurs nous disent aussi : « On a à gauche un problème d’antisémitisme, on doit le reconnaître, MAIS il n’est pas aussi important que le fait que l’on doit s’unir contre le RN » selon la thèse qu’aucun malheur qui frappe ce monde ne pourrait être plus grand que l’avènement de ce qu’ils appellent l’extrême-droite au pouvoir. Catastrophes, guerre nucléaire, invasions de sauterelles, antisémitisme dans la gauche islamophile mélenchoniste, tout ça peut être relativisé parce que « l’extrême-droite » pourrait prendre le pouvoir. Et ils vont plus loin. Ils vont jusqu’à reprocher aux médias et à leurs adversaires, de mettre en avant cet antisémitisme réel dans leurs rangs, parce le mettant en avant ils feraient, selon la célèbre formule, « le jeu du RN ». A l’égal de la multitude de faits divers tragiques, on ne devrait pas parler de cet antisémitisme réel à gauche pour la même raison, ça ferait le jeu de l’extrême-droite. Reformulons leur pensée : les Français n’ont jamais essayé l’extrême-droite au pouvoir, ils crèvent à petit feu sous la politique qui leur est infligée depuis cinquante ans, mais il ne faut surtout pas qu’ils se libèrent de celle-ci et du marxisme culturel. A travers tout cela on vient nous dire qu’il y a le programme du Nouveau Front Populaire, qui en lui-même n’est pas parfait, mais même s’il est plein de défauts il vaut mieux que le programme du camp d’en-face car le vrai antisémitisme, s’il est résiduel et contextuel à gauche, il est dans l’ADN de l’extrême-droite. Or on n’en croit rien, dans cette gauche médiatique et mondaine, parce qu’on nous dit que le RN ne fait que porter un masque, l’antisémitisme est dans son code génétique, il ne peut pas s’en délivrer, il est hors de question de croire les figures du RN lorsqu’ils disent condamner l’antisémitisme. Dans de telles circonstances, la fonction des médias consiste à « démasquer » toujours le RN qui cacherait sa véritable nature. Le RN, c’est le Malin. Même lorsqu’il n’envoie pas de signaux d’antisémitisme, il est fondamentalement antisémite malgré tout, peu importe ce qu’il fait, peu importe ce qu’il dit. De l’autre côté, l’antisémitisme on peut faire avec.

Voilà où en est la dialectique d’une Gauche française qui, pour s’être acoquinée avec Mélenchon, rame maintenant en signant des proclamations philosémites à trois (le PCF, le PS, les Ecolos, sans le Nouveau Front Populaire qui revendique ainsi son antisémitisme), Gauche qui est en train de gagner ses galons de la Gauche la plus bête du monde (la France avait déjà la Droite la plus bête du monde). La Gauche c’est le bien, même lorsqu’elle se rend coupable d’antisémitisme, sa vraie nature n’est pas antisémite, dès lors elle est excusée. Et la Droite, qui est le Mal, est à ce point coupable, ontologiquement, que même lorsqu’elle n’est pas antisémite elle l’est néanmoins parce que sa vraie nature le serait, dans le refoulement permanent de son antisémitisme génétique irréductible. Cela nous ramène vraiment à la nature religieuse du clivage simpliste Gauche/Droite : Gauche = gentils, vérité, noblesse de l’âme ; Droite = méchants. Toi comprendre ? Si vous êtes de gauche, c’est que vous êtes porté par la « révélation » de la promesse de l’avenir radieux et de l’homme nouveau. Et si vous êtes de droite, c’est parce que vous refusez cette révélation, vous faites partie finalement des déchets de l’histoire humaine. Avec aujourd’hui cette nuance : Droite républicaine = Droite soumise qui accepte de parler comme la Gauche, et « Extrême-droite » = la part de la Droite qui ne se couche pas devant la Gauche.

Ainsi, le débat public est fondamentalement déformé, vicié, il fonctionne dans une forme d’institutionnalisation du mensonge permanent. Un parti, le RN, a beau avoir purgé de ses rangs les éléments historiquement antisémites, ça ne compte pas, il demeure antisémite ; un autre parti peut devenir le vecteur politique aujourd’hui de l’antisémitisme en France, on s’en fout, parce que sa nature de gauche l’immuniserait contre le Mal.

On ne s’étonne plus de voir la capacité de la Gauche à se rouler dans la fange. On aura beau chercher tous les qualificatifs possibles à ces circonvolution sémantiques pour justifier l’alliance de gauchistes qui ont toute leur vie se sont positionnés en combattants contre l’antisémitisme, avec des gauchistes antisémites, je n’en vois qu’un seul : de la pourriture mentale chimiquement pure. Ils sont fantastiques. On n’en peut plus de ces gens.