Certains se délectent de la chienlit…

En son temps, le funeste Jacques Chirac, qui n’aura manqué aucune occasion d’apporter sa contribution à la démolition de la France, affirma que la loi morale ne saurait primer sur la loi civile. Est-ce que tout le monde mesure l’énormité de cette formule pourtant révélatrice d’une totale rupture anthropologique avec les fondements de notre civilisation. Rupture avec ses racines grecques qui enseignent avec Sophocle que la Loi des dieux, la Loi morale est au-dessus de la loi du Tyran. L’aveu est donc explicite et parfaitement clair : le propos de la République est celui de l’ordre public contre l’ordre moral.

« L’ordre public, pas l’ordre moral », c’était dans la pratique le souhait de la pire des bourgeoisies, du pire des capitalismes, uniquement soucieux de l’ordre pour la rentabilité, la bonne marche des affaires, et de la respectabilité de façade. C’était et c’est encore le discours des gauchistes de tous poils, qui ont poussé des cris d’orfraie sur le refrain du « retour à l’ordre moral » à chaque tentative de contrarier un tant soit peu dans tel ou tel domaine le « jouir sans entraves » individualiste des boomers qui ont « interdit d’interdire » en Mai-68 et placé au centre du système éducatif l’enfant-roi qui « doit découvrir lui-même ses savoirs sans contrainte ».

Comment ne pas réfléchir au fait que lorsque l’ordre public ne se fonde pas sur l’enseignement et le respect des valeurs morales authentiques, il se dévalue alors inéluctablement dans cette synthèse affreuse, à la fois chienlit insécuritaire (la racaille en roue libre) et ordre policier brutal (la répression de Gilets Jaunes) !

Comment ne pas réfléchir au fait que le mépris affiché de l’ordre moral est un encouragement évident et logique au désordre immoral !

Comment ne pas observer que la morale ayant été de moins en moins enseignée dans les écoles, de moins en moins transmise par une société à la dérive, de plus en plus bafouée et moquée dans les médias, elle crée une société où il faudrait alors toujours plus de képis, que la gouvernance ne met pourtant pas en place, pour préférer privilégier l’explosion de la vidéosurveillance généralisée !

Faut-il donc s’étonner si les trop nombreux enseignants idéologues qui depuis 1968 ont tant vilipendé l’ordre et la morale, récoltent enfin la violence aujourd’hui ? Il était plus que temps qu’il goûtent enfin eux-aussi dans leur chair de cette société qu’ils ont imposé à tous par leur militantisme acharné dans les partis de gauche. 

L’alignement des médias, des spectacles, des « intellectuels », du personnel politique, a consisté à tourner sans cesse en dérision toute morale. Faut-il s’étonner alors de la barbarie montante, de la violence, de la drogue, des viols en solo ou en « tournantes », des Samuel Paty et des Crépol, de la déliquescence du monde artistique où pullulent les obsédés, les détraqués, les « coups de pouce contre faveurs sexuelles », ou d’un Benjamin Griveaux se masturbant dans son bureau ministériel devant l’œil d’un appareil d’enregistrement, vidéos balancées sur le web ! A quoi a été réduit le degré de conscience de ces gens !

Conséquence de l’abandon de la transmission des valeurs morales, les beaux parleurs de la vie française dans les rédactions médiatiques font aujourd’hui le constat d’une jeunesse ultra-violente qui ne discerne plus entre le Bien et le Mal, et la gouvernance parle d’instaurer des « cours d’empathie » dans les établissements scolaires.

Le moralisme qui est une morale était certes souvent insupportable. Mais l’immoralisme qui est devenu la règle a fait tomber le pays dans le chaos et la sauvagerie.

Certains esprits frelatés se délectent de la chienlit. En ce qui nous concerne, nous préférons une société où l’ordre et la morale prévalent et où la canaille rase les murs, quand elle n’est pas proprement évacuée d’une façon ou d’une autre.